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1979 : La bascule vers l'islamisme, documentaire inédit, ce soir à 20h55 sur Arte

1979 : La bascule vers l'islamisme, documentaire inédit, ce soir à 20h55 sur Arte

Ce soir à 20h55, Arte diffusera le documentaire inédit « 1979 : La bascule vers l'islamisme ».

De la révolution iranienne à l’invasion russe de l’Afghanistan, retour sur les événements de l’année 1979, moment de bascule géopolitique au Moyen-Orient, qui précipita la montée des islamismes.

 

L'émergence des chefs religieux

Au cours des années 1970, le Moyen-Orient, pris dans un mouvement de modernisation et de sécularisation fulgurant, est devenu un champ de bataille idéologique opposant les leaders pro-occidentaux d’orientation libérale comme le shah d’Iran, Mohammad Reza Pahlavi, soutenu par les États-Unis, et les alliés de l’Union soviétique – baassistes en Syrie et en Irak, communistes au pouvoir en Afghanistan. La fin de la décennie voit s’y opérer un basculement radical. Si Jimmy Carter décrit l’Iran comme "un îlot de stabilité dans l’une des zones les plus agitées au monde", l’opposition politique grandit contre le régime autoritaire et corrompu, à gauche comme dans les milieux religieux.

Devenu depuis son exil en France une figure de proue de la révolution naissante, l’ayatollah Khomeyni fait un retour triomphal à Téhéran en février 1979, après la fuite du Shah, et instaure un mois plus tard, par référendum, une république islamique dans le pays à majorité chiite. Les événements en Iran font des émules auprès de mouvements islamistes des pays voisins. En Égypte, le traité de paix signé le 26 mars avec Israël – premier en son genre dans le monde arabe – marque un tournant diplomatique, mais prépare également le terrain pour la montée de groupes extrémistes, comme le Jihad islamique. En Afghanistan, traditionnalistes et islamistes exploitent, comme en Iran, les liens des dirigeants avec une puissance étrangère – en l’occurrence l’URSS – pour attiser la colère…

 

La toute-puissance de la révolution

Dans la seconde moitié de l'année 1979, les crises politiques au Moyen-Orient s’aggravent. En Iran, les révolutionnaires de gauche, anciens alliés de circonstance de Khomeyni, sont de plus en plus marginalisés par sa théocratie autoritaire, incompatible avec leur vision d'un pays libre. En Égypte, alliée de l’Occident, les Frères musulmans voient leur influence grandir. En novembre, la prise d'otages à l'ambassade américaine de Téhéran provoque un choc mondial, et contribue à rallier des millions de musulmans à l’islamisme radical, tandis que l’occupation de la Grande Mosquée de La Mecque par un groupe de fondamentalistes secoue le monde musulman et déstabilise le régime wahhabite. L'année 1979 s’achève sur un nouveau chamboulement : l'invasion de l'Afghanistan par l’URSS, qui attisera les tensions géopolitiques dans la région et influencera durablement les rapports de force mondiaux.

 

22h40 - Iran – Rage contre le régime

Par celles et ceux qui y ont participé, réfugiés politiques et exilés, le poignant récit de la résistance en Iran et de sa répression sanglante, depuis les manifestations de 2009 et jusqu’au mouvement "Femme, vie, liberté".

1979. La révolution iranienne, emmenée par l’ayatollah Khomeyni, renverse le chah et instaure une république islamique. Aujourd’hui, alors que le portrait de l’actuel guide suprême, l’ayatollah Khamenei, envahit l’espace public, surveillant le peuple derrière ses lunettes, des réfugié(e)s politiques déroulent le fil des mouvements de résistance qui secouent le pays depuis plus de quinze ans.

Tout commence en 2009, quand des millions d’Iraniens, portés par la vague d’espoir suscitée par le candidat progressiste à l’élection présidentielle Mir Hossein Moussavi, ont le sentiment que le très conservateur Mahmoud Ahmadinejad leur a volé la victoire par des fraudes massives. Tandis que les manifestations sont violemment réprimées par la police antiémeute, la mort par balle d’une jeune femme de 26 ans prénommée Neda achève de lever le vent d’une colère qui ne s’apaisera plus.

Dans un pays asphyxié par les sanctions internationales et rongé par la corruption, à commencer par celle du redoutable Corps des gardiens de la révolution islamique (CGRI), la crise de 2018 provoque à nouveau l’embrasement, les femmes, les étudiants et les minorités se joignant aux travailleurs. Aussitôt, une répression brutale se déchaîne, causant des dizaines de victimes.

Un an plus tard, la suppression de la subvention au carburant, qui provoque une hausse de 200 % du prix de l’essence en une nuit, pousse une fois encore la population dans la rue : les morts se compteront par centaines au cours de ce funeste "Novembre sanglant". Les femmes, elles, revendiquent alors le droit d’assister aux matchs de football, avant de brandir une écharpe blanche au nom de la liberté et de se découvrir la tête.

En 2022, après la mort tragique de Mahsa Amini, une étudiante de 22 ans d’origine kurde arrêtée par la police des mœurs, le mouvement "Femme, vie, liberté" réunit Iraniennes et Iraniens dans un même et puissant élan pour les droits et la démocratie, défiant une dictature à bout de souffle qui assassine et procède à des milliers d’arrestations arbitraires. Les forces de l’ordre, dénoncera Amnesty International, tirent "clairement dans l’intention de tuer et de mutiler".       

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