Le mardi 12 novembre 2024 à 20h55, Arte diffusera le documentaire inédit « Adoption internationale, un scandale planétaire ».
Adoptés dans l’enfance à l’étranger, ils se démènent aujourd’hui pour retrouver leurs parents biologiques, dont ils ont été séparés dans l’illégalité. Une enquête glaçante sur les dérives criminelles d’un lucratif commerce et les failles dans la protection des droits des mineurs.
Trentenaires ou quadragénaires, ils sont des milliers, adoptés dans l’enfance à l’étranger, à réclamer la vérité. Certains ont été volés à leur mère au Chili sous la dictature de Pinochet ou en Corée du Sud, précurseur de l’adoption internationale dès les années 1950 – jusqu’à la décennie 1980, la moitié des enfants adoptés à l’étranger dans le monde en étaient originaires.
D’autres sont nés de femmes mises enceintes et séquestrées dans des "fermes à bébés" au Sri Lanka, avant d’être vendus. Parfois leur visa a été falsifié, leur date de naissance ou leur nom, modifié, rendant leur quête pour retrouver la piste de leur filiation aussi douloureuse qu’éprouvante. Un peu partout, ils se heurtent au silence des administrations et à l’inertie de la justice lorsqu’ils se risquent à demander des comptes.
22h30 – Les enfants martyrs de Riaumont (documentaire inédit)
Pendant des décennies les pensionnaires du village pour enfants de Riaumont, à Liévin, géré par une communauté catholique intégriste, ont été victimes de maltraitances et d'abus sexuels. Une enquête édifiante et des témoignages déchirants qui remettent en cause l'attitude des pouvoirs publics.
Une jeunesse en enfer. Créé en 1960, le village pour enfants de Riaumont, à Liévin, s’était donné pour mission d'éduquer des enfants et des adolescents en difficulté, le plus souvent issus de familles minées par la précarité et la violence. Avec sa ferme, ses animaux et son église, le cadre, agréé et financé par les ministères de la Justice puis de l'Éducation nationale, paraît idyllique.
Mais derrière le décor de conte de fées, le séjour des jeunes pensionnaires se transforme vite en cauchemar. L’institution, tenue par une communauté catholique intégriste, ne se contente pas d'imposer une discipline d’airain ; elle multiplie maltraitances et abus. Punitions à coups de poing, de pied ou de ceinturon, claustrations dans les douches, travail forcé pour construire de nouveaux bâtiments rythment le quotidien des jeunes, vêtus été comme hiver de shorts en cuir rappelant ceux des jeunesses hitlériennes.
Le fondateur du centre, le père Albert Revet, ne dissimule d’ailleurs pas son admiration pour l'idéologie nazie, collectionnant uniformes SS et casques à pointe. Pour parachever cette œuvre d’emprise et de destruction des identités, des dizaines d'enfants sont victimes d'agressions sexuelles ou de viols perpétrés par ces adultes censés prendre soin d'eux. Il a fallu attendre plus de quinze ans avant qu’un inspecteur du ministère de la Justice ne commence à pointer certaines dérives, puis qu’une professeure d’un collège voisin alerte les autorités. Mais le village d'enfants de Riaumont n'a été fermé qu'en 2019, soit six décennies après sa création…