Ce soir à 20h55, Arte diffusera les trois premières parties de la série documentaire inédite « 1939-1962 : les divisions du monde ».
De la Seconde Guerre mondiale jusqu’aux années 1960, qui virent le monde se fracturer entre l’Est et l’Ouest, cette ambitieuse fresque historique entremêle reconstitutions soignées et images d’archives colorisées pour éclairer une période charnière du XXe siècle, au travers des destins de six personnages réels (Golda Meir, Nikita Khrouchtchev, Wernher von Braun…).
Un rêve de lune
Août 1939. L’ingénieur allemand Wernher von Braun, qui rêve d’être le premier à envoyer une fusée dans l’espace, s’est mis au service des nazis afin d’obtenir davantage de moyens pour son projet. Mais lorsque Hitler envahit la Pologne le 1er septembre, entraînant l’Europe puis le monde dans le chaos, le jeune homme, à la tête d’un centre de recherche au bord de la Baltique, doit revoir ses ambitions, désormais limitées au développement de missiles.
Au même moment, l’Américaine Joan Hinton commence ses études au Bennington College, dans le Vermont. Rare femme à se passionner pour la physique nucléaire, elle découvre l’énorme potentiel de la fission, mais aussi le danger que celui-ci fait courir à l’humanité. Face à l’avancée victorieuse de la Wehrmacht en Europe occidentale, des réfugiés prennent la route par milliers.
Fuyant les persécutions, beaucoup de juifs tentent de gagner la Palestine, mais les Britanniques, qui administrent le territoire, leur en refusent l’accès. Avec ses compagnons de lutte, Golda Meir, cofondatrice du parti sioniste socialiste Mapaï, envisage des actions de plus en plus radicales pour faire plier les autorités mandataires.
Le jardin devant le mur
En 1940, Hedwig Höss, 32 ans, rejoint avec ses quatre enfants son nouveau foyer : Auschwitz, en Pologne, où son mari Rudolf vient d’être nommé commandant du camp de concentration. À l’ombre de l’enfer, la jeune femme, débordante de fierté et d’idées, aménage avec enthousiasme leur spacieuse villa et leur jardin, qui jouxtent le mur d’enceinte. En juin 1941, Nikita Khrouchtchev, membre du Politburo du Parti communiste, est en poste à Kiev lorsque les Allemands attaquent l’URSS par surprise.
Effrayé par l’impréparation de son pays à la guerre, il va déployer d’immenses efforts, sous la pression de Staline, pour défendre les territoires soviétiques, tout en mettant sa famille à l’abri. La nouvelle selon laquelle les nazis mèneraient une entreprise d’extermination systématique des juifs se répand jusqu’à Tel-Aviv. Voyant les Allemands et leurs alliés italiens se rapprocher de la Palestine mandataire, Golda Meir, bouleversée mais déterminée à résister, réclame des armes pour la population juive.
Résister, coûte que coûte
À l’automne 1942, la bataille de Stalingrad semble jouée. Excluant d’abandonner la ville aux Allemands, Nikita Khrouchtchev soutient un plan de contre-attaque, dans l’espoir de renverser le cours de la guerre. C’est alors que lui parvient une terrible nouvelle : son fils Leonid, pilote dans l’Armée rouge, est porté disparu. A-t-il été abattu ou a-t-il déserté ? Après l’arrestation de sa bru, accusée d’espionnage, Khrouchtchev adopte sa petite-fille, promise à l’orphelinat. De son côté, Wernher von Braun célèbre enfin ses premiers succès. Ses fusées capables de transporter des charges explosives pourraient relancer la Wehrmacht après la défaite de Stalingrad.
Mais le centre de recherche de Peenemünde est détruit par la Royal Air Force. Les nazis décident de transférer la production dans une usine souterraine proche du camp de Buchenwald, où des détenus travaillent dans des conditions effroyables sous le contrôle de l’ingénieur. Toujours en 1943, le Martiniquais Frantz Fanon, 17 ans, s’engage dans les Forces françaises libres, au sein desquelles il fait l’expérience quotidienne du racisme. Alors que les Américains et les Britanniques débarquent en Normandie en juin 1944, Fanon et ses camarades progressent depuis le sud de la France.
23h35 – Le mouvement des non-alignés : la voie oubliée (documentaire inédit)
Lors de la conférence de Belgrade de 1961, les pays non alignés actent leur désir de s’émanciper des grandes puissances de la guerre froide. Cameraman attitré de Tito, Stevan Labudovic a accompagné la naissance de ce mouvement. Retour sur une histoire oubliée.
Du 1er au 6 septembre 1961, vingt-cinq États, dont certains nouvellement créés, se réunissent à Belgrade pour un sommet historique qui consacre le mouvement des non-alignés. À l’initiative de Tito, Nasser, Nehru, Sukarno ou Nkrumah, ces pays posent les bases d’une troisième voie, appelant à la fin du colonialisme, l’égalité économique et sociale et la coopération entre les peuples. Cameraman pour la Filmske Novosti, les actualités yougoslaves, Stevan Labudovic a suivi Tito dans son entreprise diplomatique.