Ce soir à 20h55, Arte proposera la série documentaire inédite « Face à Poutine ».
Jusqu’à l’invasion russe de l’Ukraine en février 2022, les gouvernements occidentaux ont tenté en vain de contenir la menace Poutine. Récit par de nombreux acteurs clés, de David Cameron à Volodymyr Zelensky, d’une décennie d’hésitations et d’errements aux conséquences dramatiques.
Le coup d’essai
La guerre en Ukraine a commencé à Vilnius le 28 novembre 2013. Ce jour-là, la capitale lituanienne accueille le Sommet du partenariat oriental de l’Union européenne. L’Ukraine doit y signer un accord majeur qui marquerait un tournant dans son rapprochement avec l’Occident. Mais son président, Viktor Ianoukovytch, y apparaît blafard : entre pressions personnelles et probable corruption, Poutine lui a interdit de le signer. À Kiev, la réaction du peuple, qui refuse que l’on “vende l’Ukraine à la Russie”, ne tarde pas, mais les manifestations sur la place Maïdan sont réprimées dans le sang. Tandis que Ianoukovytch prend la fuite, Poutine profite du chaos pour envoyer ses troupes en Crimée, puis au Donbass. Au fil de sommets houleux et confus, l’Europe se divise, s'interrogeant sur les moyens de sanctionner l’autocrate du Kremlin. Mais personne n'est prêt à sacrifier ses intérêts, notamment énergétiques...
Un retour inattendu
“Nous sommes contre les ingérences dans les conflits intérieurs et les changements de gouvernement.” Ce credo de la diplomatie russe va longtemps servir à Vladimir Poutine pour défendre ses alliés contre vents et marées. Au début du printemps arabe, Poutine fait obstacle à une intervention de l’ONU en Libye projetant de mettre un terme aux massacres orchestrés par Kadhafi. En Syrie, malgré les pressions, il manifeste son soutien à Bachar el-Assad, prenant exemple sur la Libye, plongée dans le chaos après la chute de son leader. En 2015, au mépris de ce qu’il professait jusque-là et profitant de l’indécision de l’administration Obama, l’autocrate du Kremlin décide d'envoyer des forces russes, notamment aériennes, en Syrie. Il intervient ainsi pour la première fois ouvertement à l’étranger. Ce nouveau test grandeur nature lui confirme que personne ne se risquera à l’affronter directement. Il laisse se déliter notamment son amitié naissante avec le Britannique David Cameron, pourtant pas avare d’efforts pour rapprocher Poutine de l'Occident.
Le tout pour le tout
"Nous avons travaillé jusqu'au bout pour essayer de les convaincre de changer leurs plans, jusqu'à ce que les chars roulent et que les avions volent." Ce dernier épisode, qui s’achève à la veille de l’invasion de l’Ukraine, raconte l’histoire d’un échec fracassant, résumé par cette confidence du secrétaire général de l'Otan, Jens Stoltenberg. Comment les dirigeants occidentaux ont-ils cherché à empêcher la déflagration qui s’annonçait ? Entre l'empoisonnement d'un ancien agent du renseignement militaire russe en Angleterre, les affrontements avec Donald Trump sur les missiles nucléaires ou les menaces visant l'Otan, le président russe a, ces dernières années, accentué la pression. Mais en dépit des efforts diplomatiques déployés et des manœuvres tentées – relatés ici par Theresa May, Boris Johnson, Volodymyr Zelensky ou le directeur de la CIA Bill Burns –, Poutine réussit à ébranler les fondements de la sécurité internationale et emprunte résolument le chemin de la guerre.
23H50 – Dans les ruines de Mossoul (documentaire inédit)
Juillet 2017, Mossoul libérée est en ruines. Ghadeer, un jeune journaliste, réfugié à Bruxelles près la prise de la ville par l’État islamique, décide d’abandonner la promesse d’un avenir en Europe pour retourner auprès des siens. Avec quelques amis, il fonde Radio One FM, une station indépendante de toute affiliation religieuse, communautaire ou politique, qui pourrait aider à restaurer dialogue et coexistence pacifique dans une société déchirée. Les deux premières années sont celles de l’utopie pour cette équipe bénévole : grâce à un travail journalistique qui documente les difficultés du pays, Radio One gagne une audience nationale. Mais les difficultés économiques et les pressions croissantes des milices liées aux clans politiques, qui s’affrontent pour le contrôle de l’Irak, auront finalement raison de cette belle entreprise…