Ce soir à 20h55, Arte diffusera le documentaire inédit « Qatar : une dynastie à la conquête du monde ».
Comment le Qatar, petit royaume du golfe Persique immensément riche, a-t-il conquis sa place dans le concert des nations ? À travers le portrait de la famille régnante, ce documentaire explore les paradoxes d'un pays dont l’ascension fascine autant qu'elle effraie.
C'est un État minuscule aux ambitions démesurées. En trois décennies, le Qatar, territoire désertique tenaillé entre l'Arabie saoudite et l'Iran, s’est imposé comme l'un des pays les plus riches au monde. Autrefois province ottomane reculée puis protectorat anglais, le royaume proclame son indépendance en 1971 par la voix de son futur émir Khalifa ben Hamad al-Thani.
En 1995, ce dernier est renversé par son fils Hamad, qui investit dans l’exploitation du gaz, modernise le pays à marche forcée, et use de ses capitaux illimités et des outils du soft power pour affermir l’influence du Qatar à l’étranger, jusqu’à obtenir l’organisation de la Coupe du monde de football 2022. Affaibli par la crise des printemps arabes – après avoir encouragé les mouvements révolutionnaires, le Qatar a été critiqué pour son soutien à la confrérie radicale des Frères musulmans –, Hamad abdique en 2013 au profit de son fils Tamim.
Le jeune cheikh au profil de gendre idéal résiste aux tempêtes (scandales autour du Mondial, mais surtout embargo total imposé par l’Arabie saoudite et ses alliés contre le pays de 2017 à 2021) et parvient, à la faveur du retrait des troupes américaines d’Afghanistan et de la guerre en Ukraine, à s’affirmer comme un partenaire indispensable des Occidentaux.
Suivi à 22h30 de « Mohammed VI : Les limites du pouvoir » (inédit)
Vingt-troisième souverain de la dynastie alaouite installée au Maroc depuis le XVIIe siècle, Mohammed VI prend en 1999 la suite du long règne de son père Hassan II et se pose dès son couronnement comme un "roi des pauvres", proche du peuple.
D'un naturel timide, il préfère agir plutôt que parler, définissant un style de gouvernance moderne qui lui vaut d'emblée une grande popularité. Marié avec une jeune ingénieure en informatique, il affirme une politique de libéralisation des mœurs et opère même un retour critique sur la période de répression menée par son père pendant les années de plomb.
Cependant, il doit faire face à l'opposition des conservateurs, qui conduit à l'élection du PJD (Parti de la justice et le développement), islamiste, à la tête du gouvernement, à la suite du printemps arabe de 2011. Parallèlement, la presse dont il a contribué à libérer la parole dénonce l'enrichissement de la caste gouvernante, alors que s'accroît l'appauvrissement du peuple…