20H50 - La nation de l’enfant unique
Appliqué pendant plus de trois décennies, la politique de l’enfant unique a terrifié les couples chinois et conduit à de tragiques violations des droits humains. Enquête sur un traumatisme toujours vif.
"Moins de naissances pour une plus belle existence", "Si tu as un deuxième enfant, prends garde à toi, tu enfreins la loi." Née en 1985, Nanfu Wang, la coréalisatrice du film, a grandi avec ces slogans propagandistes, abondamment diffusés à la télévision, dans les écoles et dans les productions culturelles. Parce qu’ils vivaient à la campagne et qu’ils ont respecté l’écart d’âge minimum imposé de cinq ans, ses parents ont pu lui donner un petit frère, tout en se heurtant à la réprobation du Parti et de la société.
Appliquée avec intransigeance entre 1979 et 2015, la politique de l’enfant unique a engendré d’innombrables tragédies à l’échelle nationale : représailles, stérilisations et avortements forcés pratiqués jusqu’en fin de grossesse, bébés abandonnés (majoritairement des filles) ou enlevés par des fonctionnaires afin de les faire adopter à l’étranger…
22H20 - Rohingya, la mécanique du crime
Comment, de 2012 à 2017, les militaires birmans ont orchestré l'élimination et l'exode de la minorité musulmane dans l'ouest du pays. Signée Gwenlaouen Le Gouil, une enquête rigoureuse sur un crime de masse.
Massacres et viols systématiques, villages incendiés, exactions de tous ordres : les récits des survivants, qui s'entassent par centaines de milliers dans le plus grand camp du monde, au Bangladesh, ont fini, trop tard, par être entendus. Au moins 10 000 Rohingya de Birmanie, mais probablement près du triple, dont des milliers d'enfants, ont été assassinés entre 2016 et 2017 dans la province de l'Arakan.
Mais ce que l'ONU a qualifié, après coup, de possible génocide, a commencé bien plus tôt, loin des regards, et a été planifié de longue date par les militaires birmans, comme le montre cette implacable enquête de Gwenlaouen Le Gouil, auteur de nombreux films sur le sujet pour ARTE, notamment, en 2017, Rohingya, un génocide à huis clos, couronné du grand prix au Figra.
23H20 - Birmanie, les coulisses d'une dictature
La lutte inégale que se livrent depuis trente ans les chefs militaires birmans et Aung San Suu Kyi racontée de l’intérieur. Ce récit politique passionnant éclaire le silence de cette dernière sur la persécution des Rohingya.
Couronnée d’un prix Nobel de la paix en 1991 alors qu’elle incarnait l’opposition à la dictature militaire birmane, adulée par son peuple, Aung San Suu Kyi fut un emblème international de la non-violence et de la démocratie. Celle qui a sacrifié sa vie à son combat politique, et vécu vingt ans en résidence surveillée, dirige depuis 2016, comme conseillère spéciale de l’État, ou Première ministre de facto, un pays qui occupe une place stratégique dans l’ordre du monde. Son apparente complaisance vis-à-vis de l'armée birmane, avec qui elle continue de partager le pouvoir, en dépit des atrocités perpétrées contre les Rohingya, a anéanti son image d’égérie des droits de l’homme. La "dame de Rangoon" s’est-elle rendue complice de crimes contre l'humanité ?