Ce soir dès 20h50, Arte programmera deux documentaires inédits :
20H50 - Qatar, guerre d'influence sur l'Islam d'Europe
Révélant le financement par l’ONG Qatar Charity de projets de mosquées, de centres islamiques et d’écoles en Europe, tous liés aux Frères musulmans, une édifiante enquête au coeur des réseaux d’influence de l’émirat.
À l’origine de cette investigation, une clé USB, livrée en 2016 par un lanceur d’alerte aux journalistes Georges Malbrunot et Christian Chesnot, laquelle contient des milliers de documents confidentiels émanant de l’opaque Qatar Charity, une ONG fondée en 1992 et aujourd’hui présente dans soixante-dix pays. Listes de donateurs (dont des membres de la famille régnante Al-Thani), virements bancaires, mails… : cette fuite sans précédent révèle l’offensive prosélyte de l’émirat en Europe, la puissante organisation finançant quelque cent quarante projets de mosquées, de centres islamiques et d’écoles, tous liés à la nébuleuse des Frères musulmans.
Malgré les dénégations de Doha concernant cette implication religieuse, les journalistes ont enquêté pendant deux ans sur le terrain pour mettre au jour l’influence du Qatar sur l’islam du continent. Du centre islamique An-Nour à Mulhouse, le plus grand chantier en Europe dans une région frontalière qui compte 200 000 musulmans, au dispositif d’accueil des migrants en Sicile en pleine crise syrienne en passant par le musée des Civilisations de l’islam (Mucivi) en Suisse ou encore un centre de formation des imams à Château-Chinon, ce film plonge au cœur de ces réseaux, traversés par la même idéologie.
22H25 - Le Liban, otage du Moyen-Orient
Le Hezbollah menace le fragile équilibre libanais entre ses communautés religieuses et ethniques. Retour sur l’installation au pouvoir du mouvement chiite et sur son poids politique au pays du cèdre.
Au Liban, le Hezbollah est devenu depuis quelques décennies un acteur politique incontournable. Dans ce pays où l’équilibre et la paix entre les différentes communautés religieuses relèvent d’une alchimie complexe et incertaine depuis la fin de la guerre civile en 1990, le "Parti de Dieu" chiite, en grande partie financé par Téhéran, menace la stabilité nationale et régionale. Doté d’une milice plus puissante encore que l’armée libanaise, il pèse de plus en plus lourd dans les urnes. Grâce au jeu des alliances, le Hezbollah est devenu la première force politique du pays et dispose désormais de deux ministres au sein du gouvernement.
Le Premier ministre Saad Hariri, sunnite, doit donc composer avec les velléités du chiite Hassan Nasrallah, secrétaire général du Hezbollah, qui se révèle être un partenaire gênant. Quand il ne menace pas dans ses discours le voisin israélien, lequel reproche au Hezbollah d’agir pour le compte de l’Iran, il s’en prend aux puissants États-Unis, dont le président Donald Trump n’a de cesse d’intimider le gouvernement de Téhéran. Les tensions internationales croissantes font pointer le risque d’une escalade militaire entre Israël et le Hezbollah, dont l’arsenal de défense continue de se renforcer.