Ce soir à 20h50, Arte diffusera le documentaire inédit « Cannabis : quand le deal est légal ».
Plusieurs pays optent pour la légalisation du cannabis. Cette forme de régulation tient-elle ses promesses ? Une enquête ambitieuse sur les expérimentations menées à travers le monde et les enjeux d'un marché en plein essor.
Après plus de cinquante ans de politique répressive dictée par les traités internationaux, sans guère d’effets sur la production et la consommation, nombre de pays sont de plus en plus nombreux à dépénaliser la marijuana. Si une quarantaine d’États autorisent l’usage du cannabidiol (CBD), la molécule à usage thérapeutique de la plante, d’autres vont plus loin en légalisant la consommation récréative du cannabis.
En intervenant directement sur le marché de la drogue, ils espèrent priver les cartels de l'une de leurs sources de revenus. Pour endiguer une criminalité galopante liée au trafic, l’Uruguay a été le premier pays en 2013 à autoriser la production et la consommation du cannabis. Après une longue bataille entre partisans et pourfendeurs de la légalisation, dix États américains, puis le Canada, ont suivi cet exemple.
En Amérique du Nord, le cannabis est devenu un business comme les autres, avec ses cultivateurs, ses gestionnaires, ses cabinets d’avocats et ses lobbyistes. Mais face à la reprise en main du secteur, les mafias ne restent pas inactives. Si la marijuana légale rapporte chaque année près de 250 millions de dollars de taxes au Colorado, la filière illicite n’a pas disparu pour autant.
Dans le Michigan, des dealers se réorganisent pour vendre de l’héroïne ou de la cocaïne. En Uruguay, le marché noir reste attractif en raison d’une offre légale insuffisante.
Et à 22h25, Opiacés : les États-Unis en overdose
En cinq ans seulement, les overdoses d’antidouleurs ont causé quelque 200 000 morts aux États-Unis. Ces substances à base d’opioïdes (de la morphine de synthèse) redoutablement efficaces pour calmer la douleur s'avèrent très addictifs. Faute de suivi, une épidémie s'est déclarée outre-Atlantique, ravageant des familles et des communautés entières, jusqu'à peser sur l'économie du pays.
En cinq ans seulement, les overdoses d’antidouleurs ont causé quelque 200 000 morts aux États-Unis. Ces substances à base d’opioïdes – de la morphine de synthèse – redoutablement efficaces pour calmer la douleur s'avèrent très addictifs. Faute de suivi, une épidémie s'est déclarée outre-Atlantique, ravageant des familles et des communautés entières, jusqu'à peser sur l'économie du pays. Tous les âges et toutes les couches sociales sont concernés. Depuis le pic de l'épidémie, les plaintes se sont multipliées contre des médecins, cliniques et pharmaciens qui ont prescrit et délivré ces molécules sans discernement, mais surtout contre les laboratoires pharmaceutiques boostant leurs ventes à coups de publicité mensongère. Celles-ci minimisent le caractère addictif des opioïdes.
En première ligne : le laboratoire Purdue, dont le produit phare, l'Oxycontin, lui a rapporté plus de 35 milliards d’euros. Si le marché est mieux contrôlé, c'est désormais auprès de dealers et sur le Darknet que les consommateurs s'approvisionnent, avec des conséquences parfois dramatiques. Cette crise des opioïdes n'est pas circonscrite à l'Amérique. En Allemagne, les prescriptions ont grimpé d'un tiers entre 2006 et 2015. Il semblerait que la France soit aussi touchée par ce phénomène.