Par Benoît
Hier soir sur TMC, les journalistes de « Quotidien », Baptiste des Monstiers et Pierre Caillé, qui avaient été interpellés au Venezuela mardi 29/01/19, ont raconté leurs trois jours de détention. Ils ont été libérés jeudi avant de revenir en France le lendemain.
Au début, on est arrêtés par des personnes habillées en civil. Ils ont pris nos passeports. On se fait contrôler une première fois quand Pierre tourne les images en nous disant : « Vous effacez ces images ». Alors, je les efface. On continue. Et on passe derrière le palais présidentiel. On se fait arrêter une deuxième fois par deux policiers en moto.
(…) On a fait le choix de rentrer dans le pays sans visa de presse. Au moment où on décide de partir au Venezuela, obtenir un visa presse pour le Venezuela, c'est très compliqué, ça peut prendre des mois. Beaucoup de journalistes dans le pays ont fait le même choix que nous. Venir sans visa presse pour essayer de travailler.
(…) Pierre comme moi, on a été dans des pays où il y a pu avoir des alternances politiques, des coups d'état, du terrorisme. Ça ne leur plaît pas. On va être confrontés à un militaire. On rentre dans le palais. Et nous pose des questions. On a ensuite été transférés, entravés les mains dans le dos, à l'hélicoïde de Caracas.
On comprend assez vite qu'ils n'ont plus de doute sur le fait qu'on est journalistes. Mais pour eux, il y a autre chose. Ils vont nous dire qu'on est là pour autre chose. Ils nous prennent pour des espions.
Le plus dur était de ne pas savoir ce qui allait arriver. On avait le droit à un verre d'eau à partager tous les jours. On est menottés. On dort menottés. Ce n'est pas hyper confortable. On dort à deux sur un matelas. Il fait 15 degrés. Je suis en t-shirt. On ne voit pas la lumière.
Baptiste des Monstiers et Pierre Caillé
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