Ce soir à 20h50, Arte proposera le documentaire inédit « Rhino dollars ».
Quotidien en Afrique, le massacre de Rhinocéros pour leur corne s'étend désormais à l'Europe et menace la survie de l'espèce. Menée pendant deux ans, cette investigation saisissante démonte les rouages d'un business mondial lié au crime organisé.
Le 7 mars 2017, un rhinocéros est abattu au zoo de Thoiry. Ce fait divers touche l’Europe pour la première fois, alors qu'en Afrique le massacre est journalier. La corne de rhinocéros, dont le commerce est interdit depuis quarante ans, atteint des prix astronomiques au marché noir. Les trafiquants visent le marché asiatique où l'on prête des vertus anticancéreuses et aphrodisiaques à ce qui, comme nos ongles, se compose principalement de kératine.
L'épicentre de ce carnage se situe en Afrique du Sud où vit la majeure partie de l'espèce, soit 20 000 rhinocéros. Au rythme de 1000 animaux tués chaque année, le rhinocéros aura disparu d'ici un vingtaine d'années.
Tourné en grande partie en Afrique du Sud et en Asie, ce documentaire démonte les rouages d'un trafic mondial, contrôlé par le crime organisé. Le massacre des rhinocéros mobilise une chaîne d'intervenants et de complices d'un bout à l'autre de la planète : rangers ou policiers corrompus, petits braconniers venus du Mozambique voisin, revendeurs africains, trafiquants asiatiques, jusqu'aux sorciers offrant leur protection en échange d'une modique rétribution. Pendant deux ans, l'équipe du documentaire s'est immergée dans ce commerce alimenté aussi par le cynisme et la pauvreté.
"Quand je vois le rhino, je vois de l'argent", confie un "sniper" africain qui gagne l'équivalent d'une année de salaire par animal abattu. Par sa brutalité et les flots d'argent qu'il génère, ce trafic animalier suscite des réactions et des initiatives extrêmes : des ONG utilisant des méthodes d'infiltration dignes de l'espionnage à une armée de rangers dévoués à la cause des rhinos, en passant par cet original qui décorne ses bêtes et qui a accumulé un stock qui ferait sa fortune... s'il avait le droit de le vendre.
En attendant, il vit dans un bunker pour se protéger des braconniers. Menée d'une main de maître, cette enquête saisissante sur une disparition annoncée prend parfois des allures de thriller.