Michel Drucker : "Il y a encore un mois, je voulais quitter France 2"

Dans le Parisien, Michel Drucker, sans langue de bois, revient sur les deux saisons compliquées qu’il vient de passer à France Télévisions. Malgré cela, il vient de resigner pour deux saisons sur le service publique. Il reprendra « Vivement dimanche », dans la case 14h10-16h40, de façon hebdomadaire, la saison prochaine, après deux ans d’arrêt.

Il y a encore un mois, je voulais quitter France 2. Ça faisait deux ans que je ne me sentais plus à l'aise. J'en avais fait part à Delphine Ernotte. Ça m'a perturbé qu'on me bouge souvent de case. Je me suis demandé si je n'avais pas dépassé la date de péremption et je commençais à perdre l'envie. Takis Candilis, (numéro 2 de France Télévisions) m’a convaincu que j’avais encore toute sa place, que j’étais encore jeune et qu'il fallait que je cesse mes crises de parano.
(…) Je suis allé voir si l'herbe n'était pas plus verte ailleurs. J'ai rencontré Ara Aprikian. J'ai vu Vincent Bolloré. J'ai aussi beaucoup discuté avec Cyril Hanouna, qui veut devenir patron de chaîne d'ici trois ans. Il m'a dit : « Tu viens sur C8 quand tu veux (...) Tu feras ce que tu voudras ». J'y ai réfléchi. (…) Revenir à la radio faisait partie de mes plans si j'arrêtais la télé. La radio me manque
(…) Je ne suis pas un homme blanc de plus de 50 ans, mais un homme blanc de plus de 70 ans. Etre devenu le présentateur des seniors, c'est très valorisant. Il n'y a pas un sous-public.

Michel Drucker dans le Parisien

Dans l’interview, Michel Drucker balance sur Laurent Delahousse. Alors que « Vivement dimanche prochain » était un access qui fonctionnait très bien à 19h depuis 1998, France 2 a préféré, en septembre 2017, remonter l’émission à 18h pour confier la tranche du 19h à Laurent Delahousse, qui s’est complètement planté avec « 19h le dimanche ». Le magazine s’est arrêté dans l’indifférence totale (sans qu’on sache que ce soit la dernière) en mai dernier avant Roland Garros.

Michel Drucker explique dans le Parisien :

J’ai toujours eu des doutes, mais ils se sont réveillés en septembre quand France 2 a lancé 19 heures, le dimanche présenté par Laurent Delahousse à la place de Vivement dimanche prochain, qui était le premier talk-show. Ils veulent quelqu’un de plus jeune, de plus beau, de plus blond qui va séduire plus de ménagères. On n’ose pas me faire comprendre que je suis devenu has-been (…)
De toute ma vie, je n'ai jamais critiqué un confrère, j'ai été d'une loyauté et d'une fidélité indéfectible au service public. Mais là, c'en est trop. Parce que Laurent Delahousse n'est pas un mec bien. Il a demandé ma place pendant près de dix ans. Chaque saison, il menaçait la direction de partir s'il n'avait pas le 19 heures alors que j'étais une locomotive pour son journal.
Au départ, je ne le croyais pas. Jusqu'au jour où il l'a dit ouvertement. J’ai été peiné par cette attitude surréaliste. Il a été d'une inélégance incroyable. C'est même le ballon d'or de la discipline. En interne, je ne suis pas le seul à le penser. A l’époque, je lui ai écrit. Il a essayé de me faire croire qu’il était la courtoisie incarnée. Je n’ai aucune rancune, mais j’ai de la mémoire.

Michel Drucker dans le Parisien

Suite à ces propos tenus dans le Parisien, le directeur de l'information de France Télévisions, Yannick Letranchant, a fait savoir sur Twitter : « Il faut raison garder. La direction de l'information salue le travail de Laurent Delahousse, une figure emblématique et respectée de France Télé, de ses équipes et de la rédaction. Chacun a sa place et son rôle sur le service public ».

Enfin, selon le Parisien Takis Candili, directeur général délégué à l'antenne et aux programmes de France Télévisions, aurait recadré l'animateur par SMS. Il juge « inadmissible » que deux personnalités du service public règlent leurs comptes par médias interposés.

Les raisons de la guerre Drucker / Delahousse sont très bien expliquées dans cette article Pure Médias : Drucker/Delahousse : Pourquoi tant de haine ?

Michel Drucker, animateur vedette du service public, fait le point
sur ses projets et règle ses comptes avec Laurent Delahousse, avant d’entamer sa 55eme année de carrière. (Le Parisien) pic.twitter.com/iCV5Y3ocLo

— Anthony Rigollé (@thony911) 5 juillet 2018