Sur son site internet, le Conseil Supérieur de l’Audiovisuel annonce une intervention auprès de France 2, TF1, NRJ12 et CNews.
Reportage sur une visite de camps de concentration et d’extermination en Pologne effectuées lors des Journées mondiales de la jeunesse : intervention auprès de TF1
Le CSA a été alerté à la suite de la diffusion d’un reportage, le 24 juillet 2016 sur l’antenne de TF1, consacré aux visites des camps de concentration et d’extermination organisées dans le cadre des Journées mondiales de la jeunesse. Le plaignant regrettait qu’à aucun moment il n’ait été fait référence aux victimes de confession ou d’ascendance juive qui y ont été détenues et y ont trouvé la mort.
Conformément à l’article 22 de sa convention, la chaîne TF1 doit « faire preuve de rigueur dans la présentation et le traitement de l’information ».
Si le CSA a constaté que le reportage litigieux n’avait pas remis en cause ou minimisé l’horreur des crimes commis dans les camps de concentration et d’extermination d’Auschwitz et de Birkenau, il a néanmoins vivement déploré l’absence de référence aux victimes juives dans le reportage.
Dans ces conditions, le CSA a estimé que cette omission était constitutive d’un manque de rigueur caractérisé, eu égard aux circonstances historiques et au nécessaire devoir de mémoire.
Programmation de divertissement en 2016 : NRJ 12 mise en demeure
Le CSA a examiné le respect par NRJ 12 de son obligation figurant au dernier alinéa de l’article 1-1 de sa convention aux termes duquel : « La programmation offre une large variété de programmes dont une majorité consacrée au divertissement ». Il a constaté que, pour la deuxième année consécutive, la chaîne a manqué à cette obligation.
Alors qu’une mise en garde avait déjà été adressée à la chaîne à ce sujet au titre de l’exercice 2015, le CSA a mis en demeure NRJ 12 de respecter cette obligation dès 2017.
Propos sur l’attentat survenu en avril 2017 sur les Champs-Élysées : intervention auprès de CNews
Le CSA a été saisi de propos tenus sur l’antenne de CNews, le 21 avril 2017, par un intervenant qui commentait la fusillade survenue la veille sur les Champs-Elysées et au cours de laquelle un policier a perdu la vie. Les plaignants regrettaient que cet intervenant ait affirmé que « 27 % des Français musulmans se réclamaient de l'idéologie de l’État islamique et 50 % des jeunes musulmans des cités», citant une enquête de l'Ifop pour l'Institut Montaigne.
L'article 2-2-1 de la convention conclue entre le Conseil et CNews prévoit que « l’éditeur est responsable du contenu des émissions qu'il diffuse. II conserve en toutes circonstances la maîtrise de son antenne ». Par ailleurs, en vertu de l'article 2-3-3 de cette même convention, « l’éditeur veille dans son programme : (...) à respecter les différentes sensibilités politiques, culturelles et religieuses du public ; à ne pas encourager les comportements discriminatoires en raison de (…) la religion ou de la nationalité ; à promouvoir les valeurs d'intégration et de solidarité qui sont celles de la République (...) ».
Le CSA a constaté que l'intervenant avait fait une citation erronée de certaines données figurant dans l'enquête précitée. Il a par ailleurs relevé qu’au cours de l'émission, certains propos litigieux n'avaient été discutés ni par le journaliste, ni par les contradicteurs présents sur le plateau et n'avaient pas non plus fait l'objet d'une vérification.
Dans ces conditions, le Conseil a considéré que cette extrapolation, en particulier au sein d'une émission spéciale consacrée à un acte terroriste commis la veille en France et revendiqué par le groupe État islamique, s’accordait peu avec l'obligation de promotion des valeurs d'intégration et de solidarité qui sont celles de la République, laquelle figure à l'article 2-3-3 de la convention de CNews. II a par ailleurs estimé que l'absence de réaction à de tels propos constituait une insuffisance de maîtrise de l’antenne, en contravention avec les dispositions de l’article 2-2-1 de la convention de CNews.
Au regard de la teneur des propos tenus, susceptibles de donner lieu à des amalgames, le CSA a demandé aux responsables de la chaîne de veiller à mieux respecter les stipulations précitées de la convention de CNews.
Source : CSA