Arte diffusera, ce soir et demain dès 20h55, les cinq parties de la série documentaire américaine évènement « O.J. Simpson : made in America ».
Vingt ans après le procès-fleuve d'O. J. Simpson et son acquittement spectaculaire, cette fresque documentaire magistrale met à nu le destin d’une star déchue qui a cristallisé les démons de l’Amérique, et en premier lieu la question raciale. Premier volet.
Partie 1 – Vendredi 7/07/17 – 20h55
"Je ne suis pas noir, je suis O. J."
En 1967, un jeune athlète noir affamé de gloire devient la star de l’université USC de Los Angeles grâce à sa capacité hors norme à percer les lignes ennemies sur un terrain de football américain. L'année suivante, trois ans après les émeutes du quartier de Watts, qui ont ravagé la ville et secoué l’Amérique, un nombre croissant de sportifs afro-américains mettent en danger leur carrière pour s’engager dans le combat en faveur des droits civiques. Mais ce prodige aux allures de gendre idéal s’en tient prudemment à distance, pour devenir le chouchou d’une Amérique blanche pourtant encore ouvertement raciste. "Je ne suis pas noir, je suis O. J.", résume-t-il. À la fin des années 1970, quand il prend une retraite précoce après plusieurs années de records au sein de l’équipe de Buffalo, O. J. Simpson, alias "The Juice", semble une parfaite incarnation du rêve américain. Devenu célébrissime, notamment grâce à des spots publicitaires pour les voitures de location Hertz qui ont décuplé sa renommée sportive, il entame une carrière de comédien et emménage à Brentwood, un quartier huppé de Los Angeles avec sa nouvelle compagne : une toute jeune femme blonde nommée Nicole Brown.
Partie 2 – Vendredi 7/07/17 – 22h25
Dans cette ville de violences policières
Le deuxième volet déroule à travers les années 1980 le conte de deux cités nommées Los Angeles qui ne se rencontrent jamais. Dans la première, qui se félicite de compter parmi ses concitoyens l'irrésistible O. J. Simpson, la célébrité est synonyme de pouvoir. La seconde, pauvre et noire, subit depuis des décennies une violence policière passée largement sous silence. De la mort d'une jeune veuve nommée Eula Love, tuée par balle devant ses enfants en 1979, au passage à tabac, en 1992, de Rodney King, un automobiliste noir en excès de vitesse, la violence de la police de Los Angeles envers les Afro-Américains adresse à ceux-ci un message sans ambiguïté : ils restent des citoyens de seconde zone. Alors que l'acquittement des policiers agresseurs de Rodney King provoque des émeutes meurtrières dans la ville, O. J. Simpson, star adulée et voisin aimé de tous, vit un scénario exactement contraire : qu'il triche au golf ou que sa jeune épouse terrifiée appelle la police, au premier jour de 1989, parce qu'il vient de la rouer de coups, rien ne semble pouvoir ternir son image…
Partie 3 – Samedi 8/07/17 – 20h55
Une défense sans scrupules
À l’annonce de l’atroce double meurtre de l’ex-épouse d’O.J. Simpson et du serveur Ronald Goldman, un lynchage médiatique est lancé contre l’ancien footballeur. C’est le début d’un chapitre marquant de l’histoire américaine, qui met à nu les réalités des rapports de pouvoir et de race à l’œuvre dans le pays, mais en dit aussi long sur son système judiciaire et médiatique.
Depuis l’enfance d'O. J. Simpson dans un ghetto déshérité de San Francisco jusqu'à sa condamnation à trente-trois ans de prison en 2008, pour une pitoyable attaque à main armée qui n'a pas fait de victime, ce feuilleton documentaire restitue l’incroyable dimension collective d’un procès-fleuve qui a cristallisé la division raciale de l’Amérique. En mettant à nu le destin de la star déchue, mais aussi le contexte dans lequel il s’inscrit, ce récit choral impressionnant de maîtrise et d’ampleur montre comment O.J. représente un concentré des dérives du pays : la discrimination raciale, notamment au travers des violences policières, l’injustice sociale, mais aussi le culte de la célébrité et du spectacle.
Partie 4 – Samedi 8/07/17 – 22h25
Un gant tient le monde en haleine
Les nombreux témoins et protagonistes de l’affaire O.J. Simpson nous font revivre un procès surmédiatisé. Son plaidoyer final éclaire d’une lumière crue la réalité des enjeux en présence : il rend visible la discrimination que subissent les Noirs et l’existence d’une gigantesque fracture raciale – non seulement dans les quartiers pauvres de Los Angeles, mais dans l'ensemble de la société américaine.
Partie 5 – Samedi 8/07/17 – 23h55
Un acquittement par étapes
À l’issue d'un long et épuisant procès, O.J. Simpson est finalement acquitté en octobre 1995. Pour la plupart des Américains blancs, il s'agit d'un verdict scandaleux, illustrant le pouvoir que confèrent l’argent et la célébrité aux États-Unis, mais démontrant aussi le caractère explosif de l'"argument racial" employé sans retenue par la défense. Dans une spectaculaire euphorie collective, l'immense majorité des Noirs, en revanche, fête la libération d'O.J. Simpson comme une victoire historique, au nom des innombrables victimes afro-américaines des violences policières comme de la machine judiciaire.
Source : Arte