Sur son site internet, le Conseil Supérieur de l’Audiovisuel annonce sa décision concernant le talk show de C8 « Touche pas à mon poste », faisant l’objet de nombreuses plaintes, ces dernières semaines.
Le CSA, saisi de très nombreuses plaintes, a décidé, lors de son assemblée plénière de ce jour, de prononcer une mise en garde et une mise en demeure à l’encontre de l’éditeur de la chaîne C8 relatives à deux séquences de l’émission Touche pas à mon poste.
La mise en garde concerne une séquence diffusée le 27 septembre 2016. Le Conseil a considéré que l’agression verbale de l’animateur à l’encontre de l’un des chroniqueurs constituait un manque de retenue dans la diffusion de telles images susceptible d’humilier les personnes. Le Conseil est également particulièrement préoccupé du caractère répété de ce type de séquences et des effets d’imitation que cela peut induire auprès du jeune public.
La mise en demeure porte sur une séquence de l’émission Touche pas à mon poste : les 35 heures de Baba, diffusée le 14 octobre 2016, pendant laquelle un chroniqueur, vivement encouragé par l’animateur, a embrassé la poitrine d’une invitée en dépit du refus clairement exprimé par celle-ci à deux reprises. Le Conseil a considéré que cette séquence méconnaissait les dispositions de l’article 3-1 de la loi du 30 septembre 1986, notamment en véhiculant des préjugés sexistes et en présentant une image dégradante de la femme.
Enfin, les téléspectateurs ont massivement saisi le CSA d’une troisième séquence de ce programme, diffusée le 3 novembre 2016, relative à la mise en scène d’un crime attribué à un chroniqueur. Le directeur général, constatant que la chaîne avait déjà fait l’objet d’une mise en demeure sur le terrain du respect de la personne humaine, a transmis ces informations au rapporteur indépendant chargé en vertu de la loi des décisions d’engagement des poursuites et de l’instruction des affaires, susceptibles de conduire à des sanctions prononcées par le Conseil.
Le CSA demeurera vigilant quant au respect, par l’éditeur, de la personne humaine et notamment de la protection du jeune public dans ses émissions, y compris de divertissement, afin que ne se banalisent pas des formes d’humiliation physique, verbale ou psychologique.
Le site Pure Médias explique :
En vertu du principe de séparation des fonctions de poursuite et de jugement, le CSA ne peut cependant pas légalement instruire cette dernière "affaire Hanouna" et dans le même temps, la juger. Son directeur général a ainsi saisi le rapporteur indépendant, Régis Fraisse, membre du Conseil d'Etat pour qu'il instruise le dossier.
A l'issue de cette procédure, le rapporteur indépendant proposera ou non une sanction aux Sages de l'audiovisuel, qui seront alors libres de suivre ou non son avis. L'éventail de sanctions est large, allant d'une amende réduite ou importante jusqu'à une suspension du programme, voire un retrait de l'autorisation à émettre de la chaîne, un cas de figure improbable en l'espèce. C8 et Cyril Hanouna devraient ainsi être fixés sur leur sort d'ici plusieurs semaines voire plusieurs mois.
La réaction de Cyril Hanouna :
« C’est une très bonne nouvelle pour nous. C’est exactement ce qu’on voulait. On va pouvoir aller s'expliquer avec une personne sur les différentes séquences de Touche pas à mon poste. Donc tout va bien ! J'ai vu plein de titres sur internet, qui disaient "Touche pas à mon poste sanctionné" et tout ça. C'est une très bonne nouvelle.
On va être auditionné, moi et Matthieu, notamment, pour dire un petit peu ce qu'il s'est passé et expliquer notre vision des choses". On vous dira les sanctions qui ont été prises, ou pas, parce qu'ils peuvent décider de ne pas prendre de sanction
Merci de vous être inquiété pour TPMP, on va continuer à faire l'émission que vous aimez sans se prendre la tête, ne vous inquiétez pas. Forcément, nous sommes en direct, donc il y aura toujours quelques dérapage ».
Source : CSA, Pure Médias, C8